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Daniel Boulanger - Page 2

  • Daniel BOULANGER : la NOTE BLEUE

     

    On trouve dans le lexique rugbystique cette expression fleurie pour signifier que la défaite est consommée : "la cabane est tombée sur le chien".

    Comme le lexique footballistique n'a quant à lui jamais été enrichi par de fins littérateurs, ni même par d'inspirés paysans, je me réfère à Daniel BOULANGER pour traduire la récente déroute des Bleus :

    retouche à l'éternité

    la rue ne mène à rien
    toute couleur s'en est allée
    devant une porte fermée
    reste l'ombre d'un chien

    Daniel BOULANGER, L'Esplanade, Grasset, 2010.

    BOULANGER a grosso modo trois fois l'âge de RIBERY, ce qui laisse un peu d'espoir aux séniors, quelle que soit la date de leur départ à la retraite.

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  • Daniel BOULANGER : SORTIR du PETRIN

     

    Fatigué d'attendre l'été ? Assommé par les rumeurs de la Coupe du Monde ? Daniel BOULANGER vous invite en vacances.

    Et si vous êtes réfractaire à la poésie, il a l'élégance de circonscrire son propos dans un vers unique :

     

    retouche aux vacances

    quelques heures en îles sur le temps

     

    in L'Esplanade, Grasset, 2010.

     

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  • Le BOULANGER et la CHALEUR

     

    Si l'Assomption est une désincarnation de la Vierge, la torpeur quant à elle s'incarne à la perfection dans le 15 août...


    Retouche à la torpeur


    l'empereur a passé la revue des fenêtres

    et dort et son cheval sous lui

    leur bronze écrase la grand-place


    dans l'été vide

    le silence en point d'orgue

    a pris l'emblème d'un heurtoir de cuivre


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008.


     

     

     

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  • Daniel BOULANGER, POÈTE 3 ÉTOILES


    Célébrons nous aussi le firmament, puisque la Nuit des Étoiles nous y invite, ainsi que la rêverie propre au creux de l'été, et peut-être aussi la délicatesse des nuages:


    retouche aux étoiles


    braille de l'âme


    leur silence est subtil et rappelle

    le mûrissement d'un verger


    soudaine et dans le bas

    l'effraie


    Daniel BOULANGER, À quatre épingles, Grasset, 2002.

     

     

     

     

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  • HÉRISSON PARTOUT !


    Puisque l'idée d'un plagiat nous répugne, il reste à s'étonner des parentés de vues qu'ont parfois les poètes.

    Que fait donc par exemple ce facétieux hérisson dans ces deux textes, associé à la faible lueur, soit d'une ampoule, soit des étoiles ?



    Jour de colère


    Charcuterie d'orage

    Aux tours des fausses villes


    Le vent panique braque

    Branches contre mes verres


    Ça pourrait se traduire

    Par du bon vin noyé


    Affolées de sirènes

    Les rues coulent au fleuve


    Lampe nue dans la pièce vide

    Petit hérisson d'inquiétude


    Alain LANCE, Obsidiane & Le temps qu'il fait, 2000


    &


    Retouche à l'au-delà


    à la traverse du chemin de nuit

    s'attarde un hérisson d'étoiles


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008

     

     

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  • PREMIER MAI et DEVOIR DE MÉMOIRE

     

    Au 1er mai, point d'autre devoir que celui de mémoire.

    Les boulangers, pour la plupart, tenant malgré tout boutique aujourd'hui, voici une retouche du Daniel du même nom:

     

    au jardin solennel quand on ferme la grille

    sur le ballet du souvenir

    seul l'if en reste sur les pointes

     

    grand écart et quadrille

    semblent ne convenir

    aux morts et leurs conjointes

     

    (Daniel BOULANGER in Fenêtre mon navire, Grasset 2008)

     

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  • AVRIL

    Si vous n'avez pas aimé cet avril qui s'achève, voici la retouche qu'en propose Daniel BOULANGER:

     

    enfant prodige

    l'aube au lutrin des anges

    ouvre sa partition d'oiseaux

     

    plus rien n'est triste

    pas même en noir de Chine

    la veuve à la limite de la ville

    songeant à des couleurs sauvages

     

    (in A quatre épingles, Grasset, 2002).

     

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  • La CROYANCE du BOULANGER

     

    Puisque le lune est morte ce soir (Pierrot, poètes et chats noirs...), voici pour ceux à qui elle manque, une retouche à la croyance, de Daniel BOULANGER:

     

    avec son air de carriole dans la neige

    la nuit de pleine lune

    offre au fantôme sans fortune un siège

     

    (in Fenêtre mon navire, Grasset 2008)

     

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